samedi 18 septembre 2010

Les conquêtes sociales : doit-on en être fier ou les voir comme un handicap ?


Les conquêtes sociales : doit-on en être fier ou les voir comme un handicap ?  


La France traverse une période sombre de son histoire politique. Son modèle républicain vacille.

Que ce soit pour les citoyens ou leurs gouvernants, de gauche comme de droite, les conquêtes sociales du XXe siècle constituaient le socle de la république française.
Elles sont représentées, aujourd’hui, par la droite Sarkozyste comme un handicap.
A travers l'idéologie qu'il véhicule, le gouvernement, issu du pouvoir de l’argent, assène sans relâche un message simple, voire simpliste : le modèle social français serait obsolète !
Le principal vecteur de ce message ce sont les médias qui véhiculent sans véritable objectivité ni sens critique cette idéologie. Force est de constater que la démocratie d’opinion fait loi.

Il est regrettable qu’une grande partie des journalistes de la télévision, des radios et de la presse écrite acceptent d’endosser cette image.
Le martèlement médiatique dure déjà plusieurs années. Il présente à l’opinion publique les conquêtes sociales comme un frein au progrès.
La France serait rétrograde, en retard sur les autres pays. et ferait peser un vrai handicap sur l’Europe.
La gauche ne serait plus porteuse d’aucun projet.
Quel français n’a pas perçu ces messages ?

Pourtant, la république française se définit comme : Une et indivisible, laïque, démocratique, sociale. Les principes de citoyenneté sur lesquels elle repose sont Liberté, égalité et fraternité. Elle doit garantir à tous une aide de la collectivité pour affronter les difficultés que chacun peut rencontrer au cours de sa vie (maladie, chômage). Cette solidarité est palpable et se traduit dans les faits par des services tels que la Sécurité sociale, la santé, la justice, l'éducation pour tous.

Mais qui le rappelle encore ? Qui transmet cette histoire ?

La régression des valeurs républicaines semble inéluctable, annihilant ainsi tous les efforts de la démocratie sociale pour une meilleure prise en compte de la citoyenneté.
Ceux qui résistent au nouveau modèle sont des dinosaures, des rétrogrades sont pointés du doigt, ils empêcheraient la France, l’Europe d’avancer dans un monde globalisé Aujourd’hui  l’expansion de cette droite a été un peu affaibli  par la crise économique, toutefois elle a tellement de pouvoir qu’elle a déjà laissé son emprunt dans la société auquel l’individualisme prime sur l’intérêt collective. La conception de l’Etat en tant que défenseur de l’intérêt général n’existe plus pour la droite Sarkozyste, l’esprit républicain est enterré ! Elle essaie de détruire les valeurs du monde de travail, du monde intellectuel lié à la recherche de sciences humaines. Ce martèlement  dure depuis tellement longtemps, que l’opinion publique finit par adhérer cette fatalité.

La France a bien changée dans les années 80, les journalistes faisaient des analyses politiques percutantes et contradictoires, ils connaissaient bien leurs dossiers  et respectaient une certaine déontologie professionnelle. Ce type de journalisme avait une réputation internationale et faisait école partout où la liberté d’expression était mise en cause. Pourquoi les nouveaux propriétaires financiers de  la presse semblent-ils avoir disqualifié ce type de journalisme ?

Le peuple français a lutté durement pour acquérir et défendre ses acquis sociaux.
De nombreuses catégories sociales sont descendues  dans les rues pour crier leur révolte. Ne touche pas à mes droits ! Ne touche pas à mon école ! Ne touche pas à mon pote !
L’esprit démocratique de la république française primait et le droit de  grève était la traduction sociale de liberté politique.

Mais aujourd’hui la télévision nous assène que les français en auraient marre des grévistes. Fini la solidarité du chacun pour tous, aujourd’hui le chacun pour soi remplace la société du droit.
La république française serait prête à brader ses valeurs d’égalité et de liberté, indissociables de la fraternité.
Autrefois valorisée, la citoyenneté semble aujourd'hui en déshérence. Faut-il vraiment le  croire ?

Aujourd’hui les compagnons de genre humain vaguent sur les pavés de la ruine sociale.

Triste France qui a perdu le sens la fraternité.

Triste France qui a perdu son identité.

Aujourd’hui, la majorité des médias ressassent la rhétorique de la droite conservatrice au pouvoir : les pays de l'Union européenne ont tous augmenté l’âge de la retraite, la France devrait faire de même.
Rien d'étonnant en somme, l'Europe étant  devenue majoritairement conservatrice, l'échiquier politique étant dominé par la droite néolibérale.

Il est temps de mettre la citoyenneté politique au service de la  République.

La fraternité repose sur le respect de la dignité humaine et de la solidarité entre les hommes et femmes. Elle n'est pas ringarde, elle est moderne !

Sans rêve, la réalité perd la saveur du défi !

Marilza de Melo Foucher
Docteur en Economie, spécialiste en développent territorial intégré