samedi 8 décembre 2007

Décentraliser pour démocratiser l’État

Les réformes de la gauche sur la décentralisation ont permis de donner un certain pouvoir économique aux régions, aux départements et aux communes. On note aussi un progrès timide de la démocratie et de la citoyenneté; cependant, la question du partage du pouvoir politique est restée plutôt de l’ordre de la rhétorique que de l’action. Le processus de reforme politique de l’Etat n’a pu aboutir, probablement en raison de la culture politique française, à la fois jacobine et napoléonienne.
Il est pourtant logique que tout changement dans le maillage territorial implique une nouvelle structure de pouvoir. Le territoire reste le cadre géographique dans lequel évolue la collectivité humaine qui constitue l’Etat. L’Etat républicain et démocratique sera capable de se rénover à condition de modifier son architecture et son mode de fonctionnement. Pour cela il est souhaitable d’élargir des formes de partenariat entre l’Etat, la société politique et la société civile, afin de diversifier les modes d’action et de partage du pouvoir. La guérison du centralisme de l’Etat ne signifie pas son dépérissement. L’acteur étatique garde sa place comme garant de la cohésion territoriale, politique et social, mais ni lui ni ses institutions ne peuvent rester immobiles dans une société en pleine mutation et dans un monde en plein changement.

Le partage du pouvoir politique

La décentralisation est l’occasion de redonner du pouvoir politique et de la capacité d’action à des groupes sociaux minoritaires jusqu’alors exclus du processus de décision. La question qui se pose toujours est de savoir quelles sont les marges de manœuvre dont dispose l'État aux différents niveaux (national, régional, municipal) pour mettre en place ses politiques publiques et élaborer une véritable politique économique d’inclusion sociale. Il y a là matière à développer une vraie réflexion politique sur le rôle et les compétences de l'Etat à ses différents échelons.

Alors que les rapports entre Etat et société se trouvent brouillés par le désenchantement de la démocratie représentative, il est plus urgent que jamais de réformer l’Etat en explorant les voies d’une relation nouvelle. Dans cette logique, la démocratie représentative et la démocratie participative, loin de s’opposer, se complètent pour densifier le lien social et la fraternité en réhabilitant la politique. L’enjeu est de mettre en place une cogestion entre démocratie représentative et démocratie participative, où les uns et les autres pourront agir en concertation, pour un autre développement territorial intégré et solidaire capable d’affronter l’idéologie néo-libérale.

A quoi cela sert-il de participer si on ne débouche pas sur des actions concrètes ?

Les gouvernements locaux savent que pour bâtir ce partenariat il faut accepter que les rapports de pouvoir soient ouverts à la contestation démocratique. Il n’existe pas de développement sans une approche globale et intégrée de la réalité et sans la participation active de la citoyenneté politique. Plus les personnes associées au plan de développement territorial seront nombreuses et représentatives de la diversité sociale, plus la participation sera forte. Alors seulement, les experts du développement local, les intellectuels de la démocratie participative, les professionnels employés par les élus politiques pourront contribuer à redonner vie à la démocratie, en France. Alors seulement, les dispositifs de concertation seront réels et permettront d’approfondir les questions qui inquiètent nos concitoyens de façon organisée. Alors seulement, les citoyens pourront être acteurs d’un nouveau développement. L’enjeu est bien de créer des espaces de concertation et d’inclusion politique avec les organisations sociales, en mobilisant les savoirs associatifs, les représentants du monde politique, d’entreprises privées et publiques, des proviseurs de lycées, des présidents d’université, des syndicats, des magistrats, des membres issus des administrations publiques et du monde de la recherche.

C’est au travers de tels échanges de savoirs et d’expériences, que nous pourrions analyser et imaginer des réponses concrètes à la crise sociétale à laquelle nous sommes confrontés. L’élargissement des champs de la concertation entre les différents acteurs du développement est impératif. Il ne doit pas se limiter à la simple consultation des citoyens, mais se construire à partir de leur participation dans la formulation des projets et l’élaboration des prises de décisions. Apprendre à se concerter dans l’exercice du pouvoir est nécessaire, quand la démocratie représentative semble être en panne.

Comment construire une France citoyenne et participative si nous n’arrivons pas à renouveler notre système de représentation politique ?

Alors même que la démocratie se décline en différentes dénominations : participative, directe ou encore de proximité, elle est devenue plutôt la scène d’un incessant lobbying politique plutôt que d'une vraie participation à l’élaboration et la mise en œuvre des choix collectifs. La volonté de réconcilier élus et citoyens en rapprochant ces derniers de la vie politique et des processus de choix démocratique, sur un territoire, n’est pas toujours évidents. Entre la rhétorique et la pratique du gouvernement, le paradigme de la démocratie locale, malgré le label «participatif» et citoyenne, finit par se noyer dans les expertises de management local de la décision.

Le devenir citoyen est largement conditionné par les réalités locales. Cela présuppose que le citoyen français, souvent critique à l’égard de l’Etat, deviendra un citoyen-acteur engagé et abandonnera sa passivité d’usager ; un citoyen qui rechignera quand ses droits seront bafoués mais qui sera capable de proposer des alternatives et acceptera de participer à la modernisation de l’Etat. Les citoyens ne sont pas seulement des usagers des services publics fournis par l’Etat, ils ont aussi des droits et des devoirs envers l’Etat. Et en tant qu’usagers, ils sont les mieux placés pour savoir ce dont ils ont besoin, au moins au niveau local.

Décentraliser pour démocratiser l’Etat suppose des rapports équilibrés entre représentants de la société civile et représentants de la société politique. C’est aussi un moyen pour les citoyens acteurs de conquérir leur «empowerment » ( empouvoirment ) afin de démocratiser le pouvoir. Chaque citoyen organisé peut alors participer, en tant que sujet politique, aux transformations sociales. La participation comme « empowerment », signifie que les groupes et les personnes qui étaient exclus du processus de décision en ont pris conscience et veulent entrer dans l’espace politique et inventer des possibilités d’action collective qui promeuvent ces changements. La participation, tout comme la liberté et la démocratie, ne sont solidement acquises que si elles sont le résultat d’un effort collectif.

En valorisant le débat, l’inclusion des acteurs dans la prise en compte de leurs arguments, ce type de négociation concertée renforce la démocratie représentative et donne de la légitimité politique à agir pour l’intérêt collectif. A partir du moment où les citoyens et citoyennes sont mobilisés, organisés, formés et informés pour participer à l’élaboration et à la mise en place d’un plan territorial intégré et durable, les chances d’avoir un monde meilleur sont décuplées.


Se réapproprier l’agenda 21

Malheureusement la gauche a manqué une excellente occasion de profiter de la décentralisation pour stimuler la mise en place de l’agenda 21 et définir une stratégie de développement territorial intégré, solidaire et durable. Il est temps de rattraper ce retard !

Cette conception du développement, née à Rio au Sommet de la Terre, se veut un processus qui concilie l'écologie, l'économique et le social. Elle établit un cercle vertueux entre ces trois pôles : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.

C’est en ce sens que la gauche doit agir, au niveau régional et municipal, pour un développement territorial intégré et solidaire, qui repose sur une nouvelle forme de gouvernance, où la mobilisation et la participation de tous les acteurs de la société civile aux processus de décision doivent prendre le pas sur le simple échange d’informations. Ce type de développement est compatible avec les valeurs de justice sociale, de respect des droits de l’homme, de juste partage du progrès économique, chères à la gauche, qui souhaite promouvoir la démocratie participative et rénover l'approche citoyenne. En ce sens le développement durable est incompatible avec le néolibéralisme prôné par le gouvernement de Sarkozy.

Avec la droite au pouvoir, la décentralisation risque de perdre une partie de son rôle de renforcement de la démocratie et de la solidarité territoriale. Son véritable but est plutôt de désengager l’Etat en transférant de nombreuses compétences aux collectivités territoriales mais sans leur donner les moyens de financer ces nouvelles charges. L’Etat central n’est plus garant de la solidarité nationale, ni capable d’assurer l’équité entre les différentes collectivités. Ainsi les inégalités territoriales ne cessent de grandir et cette question se posera non seulement en termes sociaux et économiques mais aussi en termes environnementaux. Même si le gouvernement de droite semble s’être converti à l’écologie avec son initiative dite du Grenelle de l’environnement, il ne faut pas oublier que l’environnement n’est pas un sujet à part, qui relève d’une démarche isolée. Il faut l’appréhender par le biais d’une vision systémique du développement territorial se fondant sur la recherche d’intégration et la mise en cohérence de politiques sectorielles. Ceci impose un traitement conjoint des effets économiques, sociaux et environnementaux de toute politique ou action humaine.

Refuser les inégalités territoriales, c’est continuer à se mobiliser pour une société équitable, contre la pauvreté ou toute autre forme d’exclusion et exiger le maintien de l’Etat pour garantir des services publics de qualité.

Un aménagement territorial équitable signifie, aussi, une meilleure distribution du pouvoir, sans exclusion sociale ni géographique, afin de créer une synergie solidaire entre les territoires. Pour cela il faut élaborer des instruments efficaces de développement et de lutte contre la pauvreté, tout en conciliant ce qui est, pour la droite, inconciliable: croissance économique, respect des écosystèmes, protection environnementale et sociale assurant un avenir pour la France et l’humanité.



* M. de Melo Foucher est de double nationalité brésilienne et française, docteur en économie et consultante internationale pour le développement intégré et durable.






samedi 3 novembre 2007

Le développement durable est-il compatible avec le néo-libéralisme de Nicolas Sarkozy?


Sincèrement, il est difficile de croire que la grande messe du GRENELLE de l’ENVIRONNEMENT, organisée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy puisse aboutir à des actions concrètes. Soulignons tous d’abord l’origine d’un tel engagement : les sondages et le lobbying de Nicolas Hulot pendant la campagne électorale. Dès lors, faisons appel à notre mémoire quant à la façon d’agir, en la matière, des gouvernements de droite française au plan local, régional et national; l’avenir du Grenelle de l’environnement semble plutôt être dans le brouillard ! En effet, cette conversion rapide à l’écologie ne peut nous faire oublier leur alliance historique avec le monde agricole conservateur, la FNSEA ou encore d’autres lobbyings opposés à la protection de l’environnement… Le constat de la dégradation des écosystèmes sur le territoire français est en lui-même une piqûre de rappel ! L’agro-industrie a toujours bénéficié de subventions et de la protection d’Etat sans se soucier réellement de la dégradation de l’environnement. Les combats écologiques ont toujours été réprimés et les écologistes traités avec sarcasme.

M. Sarkozy et son gouvernement sont en contradiction avec l’initiative du Grenelle par le fait même que l’environnement ne puisse être une démarche isolée. Il est nécessaire de l’appréhender par le biais d’une vision systémique du développement se fondant sur la recherche d’intégration et de mise en cohérence de politiques sectorielles. Ceci impose un traitement conjoint des effets économiques, sociaux et environnementaux de toute politique ou action humaine. En ce sens le développement durable est incompatible avec le néolibéralisme prôné par le gouvernement de Sarkozy.

Rappelons quelques principes du développement durable selon le Sommet de la Terre réalisé en 1992 à Rio :

Le développement durable se veut un processus de développement qui concilie l'écologique, l'économique et le social et établit un cercle vertueux entre ces trois pôles :
C'est un développement, économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.

Cela signifie que le développement durable repose en réalité sur une nouvelle forme de gouvernance, où la mobilisation et la participation de tous les acteurs de la société civile aux processus de décision doivent prendre le pas sur le simple échange d’informations. Le développement durable entend promouvoir la démocratie participative et rénover l'approche citoyenne. L'accès à l'information, et la transparence en sont des pré-requis.

Croyez-vous que ces principes soient compatibles avec un gouvernement de droite ?

Pour mettre en place ces promesses il faut élaborer une vraie stratégie afin de créer des instruments efficaces pour les besoins du développement, pour lutter contre la pauvreté tout en conciliant ce qui est, pour la droite, inconciliable: croissance économique, respect des écosystèmes, protection environnementale et sociale assurant un avenir pour la France et l’humanité.
Posons-nous cette simple question : Combien de villes de droite on mis en pratique l’agenda 21 ?
Un bref rappel :
Les Etats présents au SOMMET DE LA TERRE à Rio, 1992 ont également adopté Action 21. Communément appelé l’Agenda 21. Dans le chapitre 28 du document, les collectivités locales sont invitées à établir leur propre programme de développement durable, car de nombreux problèmes doivent être résolus à l’échelle locale. Les actions peuvent être menées à court terme autant qu’à long terme, et considérer à la fois l'efficacité économique, l'équité sociale et la préservation de l'environnement.
La droite préfère le traitement des pollutions à leur prévention par exemple. C’est seulement lors des catastrophes sociales, économiques et environnementales que se révèlent des « humanistes » gouvernants qui proposent à ce moment des conventions en fonction de leurs propres intérêts. Mais l’application des conventions et les engagements pris sont toujours retardés… Lisez les mesures issues du Grenelle de l’environnement proposé par le monde associatif français, par les ONGs engagées dans ces combats de longue date : Le gouvernement Sarkozy s’engage timidement mais … dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans etc. L’absence d’objectifs clairs et chiffrés pour l’immédiat est flagrante!

Qui peut oublier le Sommet de la Terre, la fameuse Conférence Eco 92 réalisée à Rio de Janeiro ? Une occasion historique de « mea culpa » : plus de 170 Chefs d’Etats et représentants gouvernementaux y ont fait acte de contrition en public, reconnaissant l’échec de la croissance, qui contribue à épuiser les richesses planétaires sans aucune préoccupation de la survie des millions d’êtres humains abandonnés à leur sort.

Quel est le constat aujourd’hui ?

Malgré d’innombrables conventions internationales (plus de 500 conventions se sont tenues depuis la création de l’ONU), préparées par de nombreuses conférences internationales de développement, l’espace Onusien fonctionne malheureusement encore selon le schéma traditionnel : Les pays du Nord proposent et ceux du Sud réagissent.
Les pays riches ont imposé durant tout le XXe siècle, des stratégies de développement qui ont non seulement pillé et dégradé l’environnement mais aussi détruit les relations sociales, sans prendre en considération ni la spécificité culturelle ni les modus vivendi locaux. Les inégalités sociales, l’augmentation de la misère, les différences de pouvoir d’achat entre les pays, la dégradation des écosystèmes ruraux et urbains sont les indicateurs de l’échec du modèle occidental de développement.
Depuis 15 ans le Sommet de la Terre a sanctionné le système, mais il n’a pas permis la rupture avec les modes de production et de répartition des richesses.

Avec le Président Sarkozy, le Grenelle de l’environnement a été de fait plutôt une tribune lui permettant de paraître à côté d’un prix Nobel et d’attirer la presse américaine et européenne. Pour les écolos de façade, les grandes messes sont toujours utiles pour leur notoriété ! Le Grenelle fut une mise en scène parfaite pour impacter le monde médiatique. Nous commençons à nous habituer aux mises en scène dramatiques, aux discours sur l’exigence du devoir et à l’engagement éthique affiché avec solennité par le gouvernement Sarkozy.

Comment peut-on parler de développement durable en France quand les institutions politiques et économiques sont affaiblies et les programmes sociaux étouffés ? Dans la vision de l’orthodoxie libérale du gouvernement Sarkozy, l’Etat va perdre ses fonctions sociales et sa liberté d’agir pour le bien être de ses citoyens. M. Fillon collaborateur- Premier Ministre de Sarkozy à déjà définit sa conception d’Etat néo-libéral en parlant récemment de la diminution du rôle de l’état dans les prestations de services publics. L’Etat Entrepreneur de M. Sarkozy va pouvoir agir comme un PDG avec le MEDEF comme partenaire. La franchise médicale pour les pauvres et les cadeaux fiscaux aux riches sont des exemples concrets de sa façon de gouverner pour les riches…. Cet Etat, dans un proche avenir, sera incapable de garantir une intégration politique et sociale fondée sur le droit élémentaire d’accès à une éducation de qualité, un système de santé, des transports public « ecologicament compatible », logements sociaux, et enfin à l’usufruit du bien public.

Une chose positive est toutefois à relever : les jeunes sont très sensibles à la démarche du développement durable et l’opinion publique en France commence à se réveiller. J’espère que les mondes associatif et académique engagés pour un autre développement ne seront pas dupes ! Il ne faut pas baisser les bras face aux beaux discours qui ne se traduiront en rien dans des actions concrètes. Il faut continuer à se mobiliser pour une société équitable, contre la pauvreté et toute autre forme d’exclusion, en refusant les inégalités territoriales, et en exigeant le maintien du rôle de l’Etat pour la garantie de services publics de qualité.
Nous avons tous le droit d’avoir une vie saine, productive, en harmonie avec la nature et socialement équitable. Il faut « penser globalement et agir localement » pour être cohérent avec les principes du développement durable.

MMF
Consultante Internationale
Docteur en Economie

jeudi 26 avril 2007

Le Printemps au féminin !

Le temps est venu de mettre fin à l’héritage monarchique de la République des notables. Nous avons besoin de changement.
Avec Sarkozy, ce sera la continuité. Il appartient à cette famille politique habituée aux ors du pouvoir et qui, de surcroît, est à l’origine d’une organisation politique du pouvoir de nature féodale et qui assure le contrôle d’un Etat verrouillé au bénéfice d’un clan.
Nous devons enterrer cette République clanique. Il est plus urgent que jamais de bâtir une autre République sur la base de notre devise « Liberté, Egalité, Fraternité » et de principes politiques, sociaux et moraux qui permettent de recomposer l’équilibre entre l’Etat, la société politique et la société civile. Il est urgent, notamment, de redéfinir le rôle et les compétences de l'Etat aux différents échelons de la décentralisation. Les électrices et électeurs attendent plus que jamais des décideurs politiques des engagements. Ils veulent être associés aux politiques publiques les concernant.

Nous avons besoin d’enraciner durablement dans notre pays une pratique rénovée de la démocratie participative, proche des citoyens.
Il faut en finir avec un Etat clientéliste, rompre avec la politique de provocation de la jeunesse et de confrontation avec la population issue de nos anciennes colonies pourtant bien intégrée à notre république métisse.

On ne guérira pas la 5ème République moribonde avec Sarkozy et ses mêmes recettes dont le palliatif n’a eu aucun effet ! Il porte avec lui le fardeau d’un bilan négatif. Sarkozy continuera, entouré du même clan, la même politique avec ses effets collatéraux d’exclusion sociale, économique, culturelle et politique.
Entre les beaux discours de Sarkozy et la réalité de sa pratique du pouvoir, il existe un énorme fossé ! Sarkozy a vite intégré les méthodes des ses maîtres (J. Chirac et C. Pasqua). Elles ne sont pas honorables pour la France.

Cet homme paraît atteint d’une espèce rare de maladie, la névropathie du système de pouvoir ! Avec lui c’est plutôt la concentration du pouvoir ! Il y a trop d’ambition personnelle dans cet homme. Plusieurs fois il a affirmé avoir changé ! Comment peut-il citer plus de 20 fois Jaurès et, en même temps, incarner la société du chacun pour soi en prônant une « identité » nationale contre l’immigration ? Comment peut-il citer ces grands hommes de gauche, qui ont fait l’honneur de la patrie des droits humains et revenir sur les thèses obscurantistes et déterministes?
Il existe beaucoup de violence dans cet homme politique ! Dès son installation au Ministère de l’Intérieur, il a préféré jouer la provocation et souffler sur les braises sans pour autant apporter des solutions aux causes de la violence. La résolution de la fracture sociale, promise par son gouvernement, est restée une simple promesse électorale.
Cet homme souhaite tellement être président qu’il y pense même en se rasant ! Devenir président pour lui, pour la France ou pour les Français ?

Quand Sarkozy se déplace en banlieue, il aime afficher sa toute puissance, il marche comme un cow-boy, encerclé par des gardes du corps, des policiers et une armée médiatique, donnant ainsi le sentiment d’être en état de guerre permanent. Si on le regarde en photo au galop sur son cheval blanc, la ressemblance entre Napoléon et Bush est incroyable !

Si nous souhaitons une France plus apaisée, qui respecte la question du genre et la démocratisation du pouvoir, il faut voter pour Ségolène. Avec elle, finis les cumuls de mandat ! Votez pour Ségolène n'a pas pour seule justification une supposée solidarité féminine. Avec Ségolène Présidente, notre République sera plus démocratique. Gouvernée autrement, la France pourra enfin en finir avec l’héritage monarchique de la République des notables. Son Pacte d’honneur pour la France est le résultat d’une démarche participative, d’un travail d’écoute en direct avec les citoyens et citoyennes. 6 000 débats participatifs ont eu lieu sur tout le territoire, et 135 000 contributions écrites ont été rassemblées. Ségolène a bien compris que l’élargissement des champs de la concertation entre les différents acteurs du développement ne doit pas se limiter à la simple consultation des citoyens. C’est avec eux qu’elle pense gouverner et trouver les réponses concrètes à la crise sociétale à laquelle nous sommes confrontés. C'est ensemble et seulement ensemble que nous pourrons formuler des projets d’inclusion sociale et bâtir un développement intégré, durable et solidaire pour la 6ème République.
Avec Ségolène la France citoyenne relèvera ce défi ! Il est plus urgent que jamais de bâtir un mode de gouvernement plus démocratique avec la participation des acteurs représentatifs de la société civile.
Avec Ségolène, la nation sera apaisée, bien dans sa peau, métissée et fière de l’être, sans peur de l’autre. Nous serons au rendez-vous de l’histoire avec notre patrie des droits et devoirs!
C’est l’heure du changement ! Une République où la reconnaissance des femmes et des hommes reposera sur la conscience d’appartenir à un espace humain commun, qui n’appartient pas qu’aux hommes. Les femmes ne cherchent pas à monopoliser le pouvoir mais au contraire à le rendre plus démocratique.

Pour un printemps 2007 au féminin, j’en appelle à la mobilisation de toutes les femmes pour convaincre nos amis de faire confiance à Ségolène.

Citoyenne Franco-brésilienne

21 avril 2007

lundi 16 avril 2007

Le rôle des femmes dans la politique au Brésil

Le rôle des femmes dans la politique au Brésil

par Marilza De Melo Foucher (*)



Les femmes ont tenu un rôle important dans les transformations socioculturelles et politiques au Brésil. Elles ont marqué l’historiographie politique de ce pays. La conquête de leurs droits a été le fruit d’un long processus fait d’avancées et de retours en arrière. D´innombrables femmes ont participé à cette lente conquête, le plus souvent de façon anonyme. Certaines victoires politiques, comme l’accès au droit de vote des femmes, en 1932, n’ont pas pour autant eu d’impact direct sur les structures conservatrices de la société brésilienne. Le Brésil reste, encore aujourd’hui, un pays marqué par l'inégalité et l'exclusion dont les femmes sont les premières victimes.

Ce bref état des lieux illustre la lenteur de la reconnaissance des femmes comme égales de l’homme dans les différentes sphères de la société, malgré une longue histoire de combats incessants contre toutes les formes de discriminations. C’est vrai notamment dans le domaine politique. Les femmes brésiliennes qui luttent contre les discriminations et les inégalités, militent sur des questions qui concernent implicitement la question de la répartition du pouvoir. En effet, les représentations relatives au pouvoir et à la hiérarchie faisant état de différences de sexes sont constitutives du monde politique.

Prenons l’histoire à témoin. Le pouvoir a toujours été détenu par les hommes, que ce soit dans la famille (sphère domestique), dans la société civile (sphère sociale) ou encore au niveau de l’Etat (sphère politique). Dés lors, toute analyse de l’inégalité entre les femmes et les hommes, doit prendre en compte ces trois sphères, domestique, sociale et politique, dans leur ensemble. Le pouvoir y est conjugué au masculin. De ce fait, ceux qui le détiennent développent une forte résistance non seulement au changement mais également aux analyses qui en sont faites.

Face à cette situation, il faut rendre hommage aux femmes brésiliennes qui, dans les années 70, malgré leur origine sociale aisée (Sao Paulo, Rio) et la dictature ont su profiter du feu vert donné par le gouvernement militaire pour commémorer l’année internationale de la femme décrétée par l’ONU, en 1975. Une grande rencontre fut organisée sur le rôle et le comportement de la femme dans la réalité brésilienne. Cet événement, certes un peu sage, permit de politiser par la suite le féminisme. La création du Mouvement pour l’Amnistie encouragea les femmes exilées en Europe et aux EEU à rentrer au Brésil. Le retour, dans les années 1980, de ces intellectuelles exilées enrichit et transforma le féminisme au Brésil. Elles ont fait émergé un féminisme académique et engagé, contribuant ainsi grandement au processus de démocratisation du Brésil.

Différents centres de recherche sur le rôle des femmes ont être créés dans pratiquement toutes les universités brésiliennes, tout comme des centres de femmes contre la violence. Ces intellectuelles ont pu “découvrir” les quartiers populaires et rencontrer les femmes des « favelas », présentes dans les clubs des mères, organisations locales de femmes soutenues par église catholique progressiste, femmes simples, confrontées à une autre réalité, ne cherchant pas à mener un combat féministe mais luttant pour assurer leur pain quotidien. Leur faible accès à l’éducation et à la formation les tenait éloignées de ce type de débats. Dès lors, le contact entre ces deux univers, celui des femmes intellectuelles issues de la petite bourgeoisie et celui des femmes des quartiers populaires, va enrichir les débats sur des sujets jusqu’alors restés tabous, tels que la question de la violence dont elles sont victimes, le contrôle de la procréation (contraception), etc. Pour ces militantes intellectuelles, la découverte des quartiers populaires et de leur tissu associatif a alimenté leurs recherches dont les résultats ont divisé certains courants du féminisme brésilien.

C’est à cette période que la notion de genre s’est imposée dans tous les mouvements de lutte pour transformer la société, pour développer une nouvelle citoyenneté et l'égalité pour tous. Cette réaffirmation de l'égalité n'est, en aucun cas, obtenue au détriment des différences. A cette époque le mouvement féministe et les autres mouvements de femmes ont gagné les périphéries des villes brésiliennes et les zones rurales, en quittant les salons de la bourgeoisie brésilienne de Rio et Sao Paulo et le milieu intellectuel éloigné de la réalité des brésiliennes.

En prenant le parti d’un féminisme de terrain, le féminisme brésilien change de couleur de peau et de classe sociale. Il devient métis, noir, blanc, coloré et populaire. Les femmes exclues deviennent des sujets politiques. Elles cessent peu à peu d’être invisibles et vont participer, sur tous les fronts, au combat politique pour la démocratisation du Brésil.

Elles seront d’ailleurs des participantes actives à la création d’un Parti de gauche représentant la pluralité des tendances de la gauche brésilienne de l’époque, le PT Parti des Travailleurs. Peu à peu, un changement remarquable s’opère… En effet, au cours de la décennie 80/90, les femmes brésiliennes apparaissent enfin comme actrices de la vie politique, en particulier lors d’élaboration de la nouvelle Constitution Nationale post-dictature. Elles s’imposent comme des interlocutrices visibles et capables de faire valoir leurs droits.

Il est important à ce stade de l’analyse de procéder à quelques précisions. Il faut souligner que, lorsqu’il est question de la sous-représentation des femmes dans la vie politique au Brésil, au sens strict du terme, seule est prise en compte leur participation au sein du pouvoir législatif et/ou dans les équipes gouvernementales. On oublie trop souvent le rôle décisif des femmes dans le processus de démocratisation du pays. Elles sont parmi les principaux protagonistes ayant permis l’émergence d’une nouvelle société civile et participé à la lutte pour l’inclusion sociale des plus démunis.

L’usage du mot «politique» a parfois crée un brouillage sémantique. Les femmes, à travers la participation populaire, sont au cœur de la vie politique au Brésil. De manière générale, la participation des femmes dans les mouvements féministes, dans le monde associatif (quartiers, développement) ou syndical, dans les pastorales crées par la théologie de la libération telles que les communautés de base, dans toutes ces formes d’organisations populaires, a contribué à politiser les enjeux sociaux à travers la lutte contre la pauvreté ; à publiciser le privé à travers la socialisation du travail domestique ; à politiser le corporel à travers les luttes en faveur de la libre disposition de son corps, que ce soit au niveau du contrôle de la procréation ou encore au niveau de la politisation de la violence masculine faite aux femmes.

Face à ce constat, il est sans doute possible de parler de néo-féminisme/néo-féministe au Brésil. L’approche de la question du genre s’est déplacée vers le champ du politique. Il y a une prise de conscience que la participation des femmes dans différents domaines d’action, crée des espaces pour l’exercice de la citoyenneté. Cette conquête pour l’accès à l’exercice de la citoyenneté pour tous est en effet étroitement corrélée à la notion du genre et à l’idée essentielle de faire de chacun de véritables sujets politiques.

Dans toutes les organisations populaires, au Brésil, les femmes sont majoritaires et prônent la reconnaissance de la notion de genre dans l’élaboration des politiques publiques. Les relations de genre sont transversales dans tous les projets de développement conçus dans une vision holistique où l’économie, le social, le culturel, l’environnement sont traités en articulation. La notion de genre est un concept pleinement politique. Elle implique une distribution/partage du pouvoir.

Les actions «concrètes» de ces « neo-féministes », qui sont des femmes de tous les jours, dans des quartiers populaires et dans les zones rurales, débouchent sur l’idée de citoyenneté active et contribuent à ce que les femmes atteignent la plénitude de leur condition humaine grâce à l´action politique, accédant ainsi à un monde dont elles étaient violemment exclues.

Ces femmes, féministes par la force des choses, œuvrent auprès de tous les acteurs sociaux du développement de la citoyenneté sans que l’émergence d’un nouveau rapport entre les sexes ne soit basée sur un rapport conflictuel ou de subordination. Afin d’illustrer mes propos, il faut savoir qu’aujourd’hui cette approche de genre s’étend au niveau des mouvements ruraux, tel que le cas du MST (Mouvements des sans terres) où tous les projets menés dans des coopératives et les cours de formations prennent en compte la question de genre.

C’est dans une participation active pour de meilleures conditions de vie et pour la défens de leurs droits que ces femmes créent les conditions d’un « empoderamento ». Pour elles agir localement et s’organiser de façon intégrée pour conquérir des droits, c’est créer un contre-pouvoir en faveur de plus de démocratie participative dans l’Etat brésilien, bref, une façon de faire pression pour la création de politiques publiques qui reflètent une autre conception du développement. Un développement plus humain, plus solidaire, qui pourrait réduire les inégalités, produire une société plus juste et permettre l’intégration des femmes autant que des hommes autour de valeurs et d'objectifs communs, indispensables à la cohésion sociale. Il est possible de réaffirmer que c’est par le biais que ces femmes que ce processus s’étend à toute la société brésilienne. Elles sont de véritables actrices de la participation politique brésilienne. Bien qu’elles n’aient pas toutes de mandats législatifs, elles sont les légitimes représentantes d’une société civile engagée.

Voilà donc comment la question de genre rentre dans le domaine du politique et donne une connotation bien différente du rôle des femmes, à ce niveau, par la mise en exergue au Brésil de cette notion de genre. Dès lors, si l’on reprend clairement la définition de “genre” soit une construction sociale du sexe qui implique l'étude des rapports sociaux entre hommes et femmes, il faut souligner que contrairement au sexe biologique, la construction sociale des rapports de genre évolue dans le temps et l'espace et peut se traduire dans des normes juridiques. La notion de genre peut donc, comme c’est le cas au Brésil, évoluer selon le lieu et le moment où on l’appréhende. Plus qu’un concept, c’est bien une réalité en mouvement.

* Franco-brésilienne consultante internationale, doctoresse en Economie
Conference/Débat à Confluence

vendredi 30 mars 2007

Ma République Métisse

Je suis une citoyenne de double nationalité fruit des enrichissements des métissages où le savoir-vivre avec les différences represent de valeurs inestimables. Ce blog est métisse !
J’aime la politique et je crois à l’utopie du possible. Je suis pour une politique des initiatives citoyennes, capable de marier la démocratie représentative avec la démocratie participative. Je suis pour l’autonomie du système politique qui revalorise la divise de notre République « Liberté, Egalité, Fraternité » avec des principes politiques, sociaux et moraux. Capable de recomposer l’équilibre entre l’Etat, la société politique et la société civile.
Je suis préoccupée par certains comportements et par le retour des pires symptômes du fascisme : la xénophobie, la discrimination raciale, le fondamentalisme politique et religion, la persécution des immigrés. Je m’inquiète aussi par un ordre capitaliste autoritaire dans lequel on impose à la planète un modèle de globalisation qui provoque l’exclusion, qui met l’accent sur le capital financier aux dépens du capital humain. Je suis pour un modèle de développement intégré solidaire et durable.
Il existe aussi dans ce blog une place pour l’improvisation poétique.
Soyez les bien venu à ma république métisse